Option récup, luxe alternatif, Marion Cotillard se met au vert… la couv’ est alléchante et la photo magnifique. Mais, je devrais le savoir depuis le temps : je suis toujours déçue par ce genre de magazine. Et plus encore lorsqu’ils veulent jouer la carte durable.

Déjà, je compte 112 pages de pub sur 264 pages de magazine (sans compter les publi-rédactionnels). Alors, certes les pubs en question sont belles mais à 4.50€ le numéro, j’aurais aimé « lire » autre chose !

Bref ! Explorons les pages restantes :

Sous couvert d’écologie, L’Officiel commence par nous présenter le fameux sabot Chanel de la collection été 2010 : tout de cuir et de bois conçu. Des matières naturelles qu’ils disent ! Pas un mot sur l’essence du bois utilisée, ni sur le type de traitement subit par le cuir. Ce sabot à un look nature, donc « Lagerfeld moissonne du côté de l’écologie » ! C’est sûr que vu comme ça…

Plus loin, L’Officiel enfonce le clou avec 10 pages de Marion Cotillard « au vert ». Comprenez : à la campagne, habillée de soie, de lin et de jeans. Et les vêtements ne sont - bien sûr - pas issus de la mode éthique. Faudrait voir à ne pas demander la lune non plus !

Ensuite, comme pour être sûr qu’on saisissent bien l’étendue de l’imposture de ce numéro spécial « mode durable », nous avons droit à une page sur les parfums verts. Vert… la couleur ! Ben oui, quoi d’autre ? (C’est forcement un trait d’humour. Si forcement. Ça ne peut pas être sérieux… !?)

Déçue donc…

Pourtant, L’Officiel nous propose tout de même quelques pages intéressantes :

  • 4 pages sur Summer Rayne Oakes : une mannequin engagée, ambassadrice d’Above Magazine. La belle est aussi impliquée dans la mise en place de s4 style - un “business to business” qui met en relation directe designers et fournisseurs verts - ainsi que dans la création d’une collection de T-shirts avec Yoox.com et Edun Live, d’une nouvelle ligne de linge de maison avec Portico Home, le développement de sa ligne de chaussures bio, Zoe and Zac, ainsi qu’une campagne de reforestation en Indonésie et au Mozambique. (Vous croyez que cette fille dort parfois ?)
  • 1 court article sur Olivia Giacobetti : un « nez » ayant travaillé sur une nouvelle ligne de parfum bio pour Honoré des Prés. Saviez-vous que la parfumerie classique dispose de 3000 senteurs, alors que son équivalent bio ne dispose que de 300 senteurs certifiées écocert ?
  • enfin, à demi-mot, L’Officiel évoque de nouvelles tendances :
    • les grandes maisons de la mode semblent vouloir explorer le recyclage de leurs anciennes collections (Yves Saint Laurent, Hermès).
    • l’éthique envahit aussi les bijouteries : Nola Singer recycle d’anciennes broches de grands couturiers pour en faire de nouveaux bijoux, Erwan Le Louer utilise de l’or extrait sans utilisation de cyanure ou de mercure pour réaliser ses bijoux et le site sulusso.com sert de vitrine aux joailliers qui utilisent de l’or recyclé et des diamants au-dessus de tout soupçon.

On aurait aimé des images, des visages, des mises en situation… raté. Dommage !

Imaginé au lendemain de Copenhage, ce tout premier « Officiel vert » - imprimé sur un papier issu de forêts à gestion équitable - tenait à « célébrer les initiatives décuplées de ceux qui refusent de baisser les bras ». L’initiative aurait pu être géniale… elle aurait pu. Malheureusement, ce numéro spécial s’évertue surtout à entretenir la confusion entre « look nature » et « mode durable ».