Je vais peut-être vous décevoir, mais - comme souvent - la formule magique applicable à tous n’existe pas. Surtout, parce qu’au fond, la bonne garde-robe c’est celle qui vous convient. À vous. Personnellement. Dans le sens : qui vous fait plaisir, qui répond à l’intérêt que vous lui portez et à l’utilisation « habituelle » que vous en faites.

Je ne parle pas, bien sûr, du plaisir de l’achat, mais bien de celui de l’utilisation ; de considérer le plaisir de faire, plutôt que celui d’avoir ou de l’excitation de la nouveauté.

Pour faire une comparaison, acheter un joli piano sera souvent un plaisir. Parce qu’un beau piano porte en lui cette beauté et cette élégance classy due à sa fonction. Mais l’achat devient vraiment porteur de bonheur et de bien-être lorsque le piano en question n’est pas destiné à n’être que décoratif, qu’il est utilisé encore et encore et encore avec un plaisir vrai. Dans le cas contraire, il devient vite un beau ramasse poussière qui dit juste que vous avez les moyens - et le bon goût - de vous offrir un piano et la femme de ménage qui va avec.

Côté garde-robe, c’est pareil. Avoir encombre. Le plaisir d’utiliser, lui, apporte la légèreté.

Illustrations par l’exemple :

Cas n°1 : Mon homme et sa garde-robe minimaliste

Monsieur choisit ses vêtements du jour dans le noir. Enfin… choisit… il attrape le premier bout de tissu qui lui tombe sous la main, et voilà, basta !

La question vestimentaire est pour lui une non-question. Ce qu’il a sur le dos n’a pas la moindre importance à ces yeux. Au pire, il s’habille juste parce que sortir à poil ne se fait pas, au mieux, il a vaguement envie d’être présentable.

Conclusion : cinq pantalons, trois shorts, une dizaine de tee-shirts, quatre pulls, un seul et unique manteau… c’est largement suffisant ! Juste assez pour avoir toujours du linge propre en réserve, juste assez peu pour ne pas encombrer ses placards avec du superflus. De petites quantités donc, mais

  • de la belle qualité, parce que faire les boutiques, hum… comment dire ? Moins il y va, mieux il se porte. Alors, autant que ça dure !
  • du confortable, du confortable, du confortable !
  • du parfaitement seyant ! On oublie les modes et les effets de style. Les bonnes couleurs pour lui, la bonne coupe pour lui, une garde robe où tout va avec tout, qui permet de passer du casual à l’habillé en troquant juste le pull du jour contre sa seule et unique veste… la simplicité dans toute sa splendeur !
  • des accessoires ? Oui. Une paire de lunettes parce que des fois le soleil ça fait mal aux yeux, un chapeau parce que des fois le soleil ça tape fort sur la tête, une écharpe parce que des fois l’hiver ça fait froid dans le cou… quoi ? Comment ça les accessoires ça peut aussi servir à faire joli… pfff !! Hum, Bof !! Aucun intérêt !
  • de préférence du peu salissant, du facile d’entretien, des matières naturelles, du qui-gratte-pas, du qui-se-repasse-pas, etc.

Au final, ça ressemble à un uniforme. Oui, c’est vrai. Mais,

  1. un uniforme qui lui colle à la peau et qui lui va parfaitement,
  2. si vous saviez comme il s’en fout de s’habiller tous les jours de la même façon ! Voir comme ça l’arrange que ça garde-robe soit vraiment, et définitivement, une non-question.

Cas n°2 : moi et ma garde-robe hobby

Rhoooo ! Alors là, c’est un poil plus complexe… surtout parce que chez moi, du côté de la garde-robe, simplicité ne va pas rimer avec minimalisme. Surtout pas ! Quel ennui !

J’aime bien jouer avec mes fringues. Composer, recomposer, accessoiriser… j’aime ça ; j’aime ça comme un hobby : ça me détend, ça me donne le sourire, j’y pense souvent, j’aime en parler, j’aime y passer du temps, j’aime quand ça devient difficile, différent, personnel… un hobby comme il en existe des milliers d’autres.

Sauf que… sauf que ce hobby reste chez moi un hobby tant que « ça va ». Ce n’est pas le cas chez tout le monde, je connais des gens pour qui la garde-robe représente un anti-déprime, jouer avec les matières et les couleurs leur fait du bien quand tout fout le camp… je ne suis pas de ceux-là.

Donc, au final, j’ai des jours avec, et des jours sans. Des jours tranquillou-maison-ordi-travaille-écriture où vraiment le premier bout de tissu qui me tombe sous la main, ça me convient, et des jours où la question vestimentaire m’attrape, me porte, m’emporte, m’amuse. Et ces jours-là, l’uniforme, non merci !

Conclusion, il me faut une base de garde-robe qui ressemble à celle de l’homme : facile à vivre, confortable et peu salissante, mais seyante… base sur laquelle viendront se rajouter un tas d’autres choses : accessoires et pièces plus travaillées, plus occasionnelles, plus… qui répondent à mon plaisir du jeu de la fringue.

Évidement, ma garde-robe en est du coup plus fournie… et elle a tendance à déborder, et me voilà souvent en train d’en faire le tri, de remplir des sacs pour Emmaüs, et d’aller voir ce qu’on trouve en boutique, et dans les fripes, et dans les dépôt-ventes, et de consulter des blogs de mode, etc. Mais cette permanence, cette variabilité, cette évolution constante ne me gêne pas. C’est un peu le principe du hobby, vous voyez ?

Et vous ? Vous en êtes où avec votre dressing ? Est-il en adéquation avec vous, ou vous encombre-t-il la tête, le temps et l’espace ?

Note : c’est marrant, parce qu’à la maison, côté cuisine c’est carrément l’inverse. Manger des pâtes aux petits légumes tous les jours, moi ça me va. Je m’en fout un peu de ce que je mange. Donc moi seule dans une maison, avec une poêle, une casserole et une cocote, j’ai tout ce qu’il me faut… Mais, pour Monsieur (vous commencez à le savoir, oui je sais !) la cuisine c’est la pièce centrale de la maison. Il aime jouer avec les épices, les aliments nouveaux, les plats, les ustensiles… Moi le dressing, lui la cuisine. Chacun ses centres d’intérêts, chacun ses hobby, chacun ses jeux et ses accessoires.

Note 2 : Je vous en reparlerai, mais côté salle de bain, on se rejoint. Moins c’est plus ! Autant j’aime jouer avec les vêtements, autant les milles textures et senteurs côté soins corporels, ça m’encombre et me fatigue. Donc, la salle de bain est une pièce ou le minimalisme est vraiment - chez nous - un maitre mot. Pour Lui comme pour moi.