Ceux qui me suivent le savent déjà, je suis restée 5 ans sans acheter de vêtements.

Pour rappel, ça m’a pris comme ça. Un jour, je me suis demandée pourquoi je continuais à acheter des fringues alors que ma garde-robe débordait de partout… n’ayant pas trouvé de réponse convaincante à cette question, j’ai arrêté. Tout bêtement. Sans savoir que ça allait durer. Sans arrière pensée. Sans calcul. Sans défi d’aucune sorte. Les jours ont passé sans que j’y pense plus que ça, un après l’autre, jusqu’à ce que cinq ans - et même un peu plus je crois - se soit écoulé.

Et un jour, ça m’a repris. J’ai eu envie de nouveau. Une envie sur laquelle est venue se greffer mon côté écologie-décroissance-simplicité volontaire… un mélange qui m’a mené tout droit vers ce blog !

Donc 5 ans sans achat… et donc ?

À l’heure où les défis « un an sans achat » fleurissent un peu partout sur Internet, je me dis qu’il peut être intéressant de vous livrer ici mon bilan personnel sur cette période d’anorexie vestimentaire.

En fait, j’en retire deux observations, qui vont fortement guider ma façon d’acheter (et de revendre) à l’avenir :

  1. Il y a des vêtements qui vieillissent mal… et d’autres plutôt bien.
  2. En cinq ans, on change beaucoup ! Mais on ne devient pas non plus quelqu’un d’autre !!

Les vêtements qui vieillissent mal

  • Les tops ! Tous les tops !! Manches longues, manches courtes, débardeurs… sur la bonne quarantaine de tops (à la louche, j’ai pas vraiment compté non plus) qui constituaient mon dressing à l’époque, seuls 3 ou 4 sont encore présentables aujourd’hui. Les autres sont visiblement vieux : traces de transpiration, cols et manches noircies, taches, trous, déformations, couleurs défraichies… au secours !!
  • Les jeans et tous les pantalons à elasthanne. Les uns sont troués, les autres ne sont plus élastiques du tout, ils sont tout détendus, beaucoup trop détendus.
  • Les sous-vêtements : les élastiques sont morts ! Tous, sans exception !! Sur les culottes, c’est pas beau. Sur les soutifs, c’est carrément inconfortable. Sans parler des soutifs spécial sport… c’est simple : soit je les tiens (avec les mains ! oui je sais c’est très classe.), soit ça fait mal !

Les vêtements qui vieillissent bien

  • Les manteaux, vestes et blousons : exceptée une polaire réservée aux usages potentiellement agressifs, tous mes manteaux sont encore beaux. Ils ne sont pas comme neufs - et pas nécessairement à mon goût aujourd’hui - mais plutôt en bon état.
  • Les accessoires tels les chapeaux, écharpes, gants, foulards… pour la plupart portés « à l’occasion », n’ont pas bougés.
  • Les jupes, shorts, petites robes d’été n’ont pas tellement bougés non plus. Faut dire, il est un peu difficile d’user un short au genoux ou une jupe sous les fesses ! Je les porte moins que les pantalons aussi.

C’est fou ce qu’on peut changer en cinq ans !

On vieillit. On muri. On évolue. À tous les niveaux : dans notre corps, dans notre tête, dans nos envies, dans nos activités quotidiennes, dans notre rapport aux fringues… ce qui fait que des vêtements dans lesquels j’étais bien avant, me mettent carrément mal à l’aise aujourd’hui tant ils sont en décalage avec la femme du moment. (Certains pulls, par ex, qui présentent un côté très sportwear / ado / masculin… c’est juste plus possible !)

Mais il y a aussi des choses qui ne changent pas !

Parce qu’on ne devient pas quelqu’un d’autre en vieillissant. Ex:

  • J’ai toujours eu, et aurai certainement toujours, une tête à chapeau (ça tombe bien, j’adore ça !)
  • J’aime avoir des vêtements ultra confort pour la maison. Ultra confort et très peu salissants.
  • J’aime le chaud, j’ai horreur du froid. (Oui, l’abonnée du pyjama pilou et de la robe de chambre en polaire qui ressemble à rien et que je porte même par 20°C, c’est moi !)
  • J’ai un petit ventre tendance baudruche, je l’ai toujours eu, et il n’y a - je pense - aucune chance qu’il disparaisse avec le temps… voir même… chut !
  • etc.

Quelle influence tout ceci aura-t-il sur mes achats à avenir ?

Je sais maintenant pourquoi on trouve pléthore de manteaux en fripe rétro et dépôt-vente. Et pourquoi on y trouve si peu de tops.

Je sais que - sauf erreur d’achat - la grande majorité de mes tops finiront à la poubelle parce qu’ils vieilliront plus vite que mes goûts, et mes manteaux au dépôt-vente du coin (ou chez Emmaüs) pour l’exact raison inverse.

Sans en faire une règle absolue - parce que la vie est pleine de surprises et de coups de cœur - il y a de fortes chances pour que j’achète plutôt des manteaux d’occasion… et des tops neufs. (Là, c’est mon côté vive la décroissance qui parle.) (Je dis ça, j’ai déjà trouvé pas mal de tops sympa en fripe… )

Je sais que tout machin élastiqué à une durée de vie limitée, quelque soit sa qualité par ailleurs… et qu’importe qu’il soit porté souvent ou presque jamais.

Je vais continuer à acheter peu, et de belle qualité, que ce soit en neuf ou en occasion. Quelque soit le rayon. Et en accord avec mes moyens financiers. Parce que rien ne m’emmerde plus qu’un vêtement joli le jour de l’achat et qui se révèle désagréable à porter ou tout défraichit après la première lessive ! Ou pire encore qu’un vêtement à peine porté soit impossible à revendre pour cause de c’est tellement de la merde que rien qu’en restant deux mois dans ton placard il s’est tout abimé !!

Dans cinq ans, ma garde-robe - celle dans laquelle je me sentirai bien - ne sera pas semblable à celle d’aujourd’hui. Et les vêtements vieillissent même quand ils sont très peu portés. Rien ne sert donc de faire des réserves.

Rester cinq ans sans acheter de vêtements est un très bon moyen pour se retrouver à poil ! (Au secours ! J’ai plus rien à me mettre !! Tous mes essentiels sont morts !!!) (Ce qui tend à confirmer ce que je savais déjà : l’excès n’est jamais une bonne chose… )

Une dernière remarque

Les vêtements vieillissent bien mieux lorsqu’ils sont rangés dans un endroit sec, frais et bien aéré ! Tout le contraire du carton au fond du garage donc !!